mardi 29 janvier 2013

#41 "-Ces bombes humaines n'ont pas de syndicat, pas de famille, rien qui viendra m'emmerder avec des réglements à la con. -Et par ailleurs ils travaillent pour des clopinettes! -Enfoiré..."


La misère est-elle pénible au soleil? Loupe sur Las Piedras au Guatemala, dernière escale de nos aventuriers du bout du monde déchus, même pas un rond pour faire tourner en leur faveur la roue, ou les hélices du transport de retour... Puis voilà qu'un incendie se déclare dans un puits de pétrole à 500 bornes de ce trou, et que la peu scrupuleuse compagnie signe un chèque à trois zéros à qui acheminera les camions de nitroglycérine à bon port afin d'en engraisser les mauvais, une pesée du danger du genre à la légère, "le salaire de la peur" tout simplement selon Henri-Georges Clouzot.


L'intemporelle intrigue en place, le calvaire peut alors commencer pour Mario, Jo, Luigi et Bimba (respectivement Yves Montand, Charles Vanel, Folco Lulli et Peter Van Eyck), invitant tout le monde à retenir sa respiration là où l'effet papillon potentiel s'exponentialise, tension à son comble, son sans cesse stressant, roulement de tambour à rendre sourd et final bluffant à s'en ronger les ongles.

mercredi 30 mai 2012

#40 "-I got 18 people in my hotel! Where are they gonna go? -Out."

Une quiétude salement gagnée règne sur Lago, comme en témoigne un certain flash-back parsemant le film où les habitants restent de marbre devant leur propre shérif se faisant fouetter jusqu'à ce que mort s'en suive par des hommes aux ganaches patibulaires, un bien triste règlement de compte.


Hélas pour la populace un étranger (Clint Eastwood) est arrivé et il a l'air d'avoir une sacrée dent contre eux, à l'aide de quelques punchlines bien senties et de quelques balles bien tirées il va même très vite les dominer et les mobiliser à repeindre la ville couleur rouge sang avec un immense banquet en son centre pour accueillir les sombres mercenaires ayant fini de purger leur peine...


S'organise alors une embuscade des plus malignes,  véritable cacophonie vengeresse orchestrée par Monsieur le Diable lui même dans ce western "High Plains Drifter" ("L'homme des hautes plaines" de 1973) où la nature malsaine de l'homme conduira le genre aux frontières du fantastique.

lundi 7 mai 2012

#39 "-Michael Jackson?? Symbole de la décadence occidentale! -Mais pas du tout madame, c'est euuh... Malcolm X!"


Vague d'oppression au pays de la naissante rime persane à l'heure où le Chah chute et les cultures s'entrechoquent, une liberté sépulturée pourtant tant voulu par Marjane, quitte à la pousser à l'exil vers de terres à l'herbe plus verte tel Vienne à un âge jeune mais déjà sage...


Si Marjane Satrapi dévoila ses chemins de vie avec bulles sur papier dans "Persepolis" (2000-2003), Vincent Paronnaud quant à lui aida à y insuffler la magie de l'animation en 2007 dans une œuvre humaniste, humble facette de réalité à la vision marginale de combats de consciences, d'idées et de bon sens dans un monde paradoxalement croyant ou non où le noir et blanc se marie à merveille.

samedi 5 mai 2012

#38 "-Quelle est votre plus grande peur?"


Avide d'une originalité respectueuse du passé, c'est à travers un style puisant dans l'estampe que les studios de la Toei Animation ont pondu l'édifiant et terrifiant "怪〜ayakashi〜" ("Ayakashi : Japanese Classic Horror" de 2006) où se marie folklore soleil-levantesque et horreur abracadabrament cauchemardesques, le tout organisé en trois arcs résolument différents.

"L'histoire du fantôme de Yotsuya", adapté de la pièce populaire datant de 1825 de Tsuruya Nanboku, prend sa source dans les estampes ukiyo-e tandis que "La Légende du Donjon" s'inspire de la nouvelle tout aussi populaire de Kyoka Izumi de 1917 où un mortel et une demi-déesse vont se lier envers et contre tout...



Vient ensuite l'arc qui connaîtra le plus franc succès, à savoir "Le Monstre-Chat" de Kenji Nakamura où le charismatiquement peu loquace apothicaire erre à la recherche de démons, le seul moyen de les éliminer de son épée spirituelle étant d'en analyser leur forme, leur vérité et leur raison de hanter...

Suivra alors une année plus tard la série "モノノ怪" ("Mononoke" ou esprit vengeur) prolongeant le périple aux aspects colorés mais à la trame sombre du mystique apothicaire au noble but, se retrouvant tantôt dans un hôtel au passé de maison close, tantôt dans une mer déchaînée sous la fureur écriée des âmes encore imprégnées d'une de ces douleurs si vive qu'elle ne peut cesser d'être aussi facilement...

mardi 17 avril 2012

#37 "-Qui peut bien avoir envie d's'enterrer dans c'pays perdu au fin fond des ours... -Un nouveau Diogène par exemple."


Suite au décès de son père James Moore, Tom débarque dans l'Ouest américain pour s'installer dans l'humble demeure qu'il lui ai laissé. Mais ce qu'il ne sait pas c'est que son père était un bandit tout comme ses compères, et donc d'un style de vie bien différent des manies candides et sophistiquées du gentleman anglais. Il ne manquera plus qu'une histoire de mariage arrangé pour qu'El Magnifico sorte de ses gonds et se métamorphose en héros redouté, le rôle parfait pour Terence Hill!


"E poi lo chiamarono Il Magnifico" ("Et maintenant on l'appelle El Magnifico" de 1972) arrive dans les salles en fin d'âge d'or du western spaghetti, quelque peu avant le fameux "Mon nom est Personne" dans un style décalé empruntant à la comédie populaire sous couvert des codes du genre.
Et c'est ce non-sérieux parsemé qui offre toute sa fraîcheur et son intemporalité au film, assumant ses grossières caricatures et s'amusant de terres hostiles plus si inconnues que ça aux yeux du public...

"Ouais, à l'ouest y a plus rien d'nouveau..."